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Mixité des métiers : on arrête de faire genre ?

Mixité des métiers : on arrête de faire genre ?

27 avril 2022

Pourquoi certains métiers semblent réservés aux hommes et d’autres aux femmes ? Le 11 mars 2022, nous avons lancé une vaste réflexion sur la mixité du travail à l’occasion de la table ronde « Mixité des métiers : on arrête de faire genre ? ». Celle-ci s’articulait autour de trois axes :

  • Quelles sont les causes systémiques et les enjeux de la mixité ?

  • Comment les dirigeant·es peuvent-ils / elles s’emparer du sujet et contribuer à une plus grande mixité des métiers ? 

  • Quels leviers concrets peuvent-ils / elles utiliser pour améliorer la parité au sein de leurs équipes ? 


    Trois invitées se sont emparées du sujet :

  • Laetitia Vitaud, experte du futur du travail et membre du Lab Welcome to the Jungle

  • Delphine Pouponneau, directrice Diversité et Inclusion chez Orange group

  • Isabella Lenarduzzi, Managing director chez JUMP, une association qui accompagne les entreprises sur la question de l’égalité H/F au travail 


    Cet ebook vous propose de retrouver les enseignements clés de cette rencontre avec en bonus, cinq exemples d’initiatives menées par des entreprises en faveur de la mixité des métiers… De quoi vous donner des idées pour votre organisation.

Dans cet e-book

« Diversity is a fact, but inclusion is a choice. » Cette citation lapidaire de Dan Schulman, le CEO de Paypal, résume bien l’état de la diversité en entreprise. En effet, en France, des velléités existent, indéniablement. Depuis quelques années, les incitations politiques en termes de mixité ont forgé les politiques RH et sociales des entreprises. Les quotas, plus précisément, ont lancé une dynamique en faveur de la mixité ou la parité, et démontrent une certaine efficacité. Les entreprises affichent et communiquent de manière virale sur les indicateurs #egapro, espérant faire rayonner leurs engagements. Pourtant, la réalité des femmes, quand on l’écoute et la décortique, démontre que ces indicateurs de façade sont parfois des trompe-l'œil. Un effet grossissant qui masque une expérience professionnelle semée d’embûches pour les femmes, et ce, dès le plus jeune âge, comme le rappellent ces chiffres : 1 femme sur 4 devrait échanger sa profession avec un homme pour parvenir à une distribution équilibrée de chaque sexe dans les différents métiers ; 29 % de femmes occupent des métiers de l’Industrie et 20 % de femmes des emplois IT.

Dans les emplois féminisés, il existe beaucoup de temps partiels, souligne Laetitia Vitaud. Dans les emplois dits masculins, c’est l’inverse ! La charge de travail est telle qu’il est quasi impossible de faire des semaines de moins de 70 heures. De quoi parle-t-on ? Des secteurs de la finance, de la tech ou encore du conseil en stratégie. Cette réalité couplée à l’injonction de sur-performer exclut de fait les personnes aidantes ou les mères : « C’est incompatible avec leur mode de vie (...) Finalement, c’est une manière assez subtile d’exclure une partie de la population ». Les solutions ? Pour « déségréguer » ces métiers, le bon angle d’attaque est celui du temps de travail car c’est un levier d’accès à un panel plus large d’emplois. Tout autant que la question de l'orientation ou de l’essentialisation : le fait d’associer certaines compétences aux femmes,  telles que le soin, le soutien, l’enseignement ou tout ce qui relève de l’affectif. À l’inverse, les emplois liés aux machines, à la guerre ou aux chiffres sont plus largement laissés aux hommes… Il faut donc s’attaquer aux réalités économiques et déconstruire les clichés.

De manière générale, tendre vers plus de mixité H/F, y compris dans les prises de position publiques, semble une stratégie payante pour améliorer la mixité, pense Laetitia Vitaud. Chez BBC, il existe le programme 50/50 pour une représentativité égale entre les hommes et les femmes journalistes. L’impact n’est pas anodin puisque cela influe également sur le choix et la nature des sujets qui sont traités par la chaîne. Ainsi, le choix paritaire d’une entreprise entraîne, avec elle, des changements positifs sur tout son écosystème. Delphine Pouponneau corrobore le fait qu’il est essentiel de favoriser la mixité et la diversité dans un monde en pleine mutation. Le contexte international et politique actuel nous rappelle l’urgence de mettre plus de femmes à la table des négociations. « C’est dans le croisement et l’acceptation des différents points de vue que l’on trouvera des solutions durables ».